Cabinet d’images. L’œuvre de l’art /
Cabinet of Images: The Work of Art


2011.10.27 — 2012.04.29


Musée national des beaux-arts du Québec



Raymonde April, Pierre Ayot, Martin Boudreau, Jean-Pierre Boyer, Michel de Broin, Sorel Cohen, Pierre Dorion, Charles Gagnon, Yves Gaucher, John Heward, Christian Knudsen, Ed Kostiner, Stéphane Larue, Fernand Leduc, Lauréat Marois, Michael Merrill, Maurince Perron, Francine Savard, Claude Tousignant, Serge Tousignant, Irene F. Whittome
L’œuvre d’art est certes une présence sensible mais elle est aussi une production discursive susceptible de prendre différentes formes. L’exposition est sa manifestation principale bien que ses autres modes d’existence – la documentation, la description ou
le commentaire – puissent contribuer à diffuser son projet intentionnel et, fait non négligeable, à le transformer. Car, comme l’exprimait si justement André Malraux, « la métamorphose n’est pas un accident, elle est la vie même de l’œuvre d’art ».





L’œuvre se modifie par l’effet du temps et sa réception change en fonction des significations que lui attribuent les publics ou les commentateurs, y compris les artistes. Elle se transforme aussi selon chacun des contextes où elle est présentée ou dans son rapport aux pratiques qui lui succèdent. L’« art fait son œuvre », comme le dira Gérard Genette, il a des modes d’existence pluriels.

Cette exposition, prenant la forme métaphorique d’un cabinet – un lieu où l’on rassemble des œuvres ou des objets de curiosité dans l’intention d’attiser la passion


du savoir – souhaite explorer le pouvoir de conjonction d’un accrochage d’une relative densité et ainsi créer des voisinages, parfois évidents, parfois inattendus, qui contribuent à exacerber encore davantage le modus operandi des œuvres exposées : ce « retour de l’art sur l’art » que l’on qualifie de réflexivité. Aussi cet accrochage, comme un jeu de mémoire ou de connaissance, encourage une lecture circulaire et spéculaire – certainement pas chronologique – et facilite les renvois multiples et croisés. Il produit également une promiscuité qui stimule la discussion et la rencontre entre des œuvres aux esthétiques et aux périodes variés.


A work of art is clearly a tangible presence, but it also produces discourse capable of taking different forms. Exhibition is its principal manifestation, although its other modes of existence — documentation, description, commentary — can contribute to expounding and, significantly, transforming its intent. For, as André Malraux so aptly remarked, “metamorphosis is not a matter of chance; it is a law governing the life of every work of art”. The work of art is modified by the effect of time and its reception changes according to the sense attached to it by audiences and commentators, as well as artists. It also changes according to the context in which it is presented or its relationship with the practices which come after it. “Art dœs its work”, Gérard Genette would say; it has plural modes of existence.


This exhibition, which takes the metaphorical form of a cabinet — a place where works of art or curious objects are gathered with the intent of stirring our passion for knowledge — seeks to explore the power of presenting works in relative proximity to one another, thereby creating connections, sometimes obvious and at others unexpected, which help render their modus operandi even more intense. This is the sort of “art looking at art” that has been described as reflexive. Like an exercise in memory or familiarity, this presentation also encourages a reading — by no means chronological — both circular and specular and facilitates multiple and overlapping connections. It also produces a promiscuity which stimulates dialogue and encounters between works of art with diverse aesthetics and from different periods.


Cargo Collective,
Inc. Los Angeles, Calif.
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